mercredi 18 avril 2012

I ain't washin my sins.

J'ai déjà évoqué The Weeknd sur ces pages, vous vous souvenez ? Clips osés, ambiguïté, rythmes lents etc. J'avais tort. Il est encore plus que ça, et son premier clip officiel, "The Knowing",le prouve. Pour coller des images à sa musique, The Weeknd a choisi le français Mikael Columbu, réalisateur ayant entre autres travaillé avec Enki Bilal (et ça se voit !).
Personnellement, j'ai pris le temps d'écouter la chanson en elle-même avant de regarder le clip qui me captivait presque trop pour que je puisse entendre la bande-son. Même thème que d'habitude, The Weeknd parle d'un amour torturé où se mêle haine, vengeance et sensualité extrêmes. A cela s'ajoute sa voix suraigüe sur fond de riffs surprenants - mais plus qu'appropriés - qui portent le morceaux à son apogée.
La vidéo, maintenant. On ne pouvait pas attendre de cet artiste quelque chose de banal, et à raison. La révolution éthiopienne de 1974 et son dernier empereur Haïlé Sélassié prennent d'abord place dans ce qui semblent être un dessin animée cartonné. S'en suit une plongée dans un monde apocalyptique et futuriste où The Weeknd entreprend une sorte de combat fantasmagorique sur fond d'explosion d'étoiles et d'éclaboussures de sang. Ombre et lumières, femme nue et sciences occultes, The Weeknd nous sert là ce qui risque bien d'être le premier volet d'une longue série de vidéos fascinantes. En tout cas, on l'espère.

Je vous laisse juger par vous-même.
Personnellement je n'ai qu'une chose à dire : Wahou.

mardi 10 avril 2012

L'unité des carnivores.

Ce soir je m'autorise à faire ce que je ne me serais jamais cru capable de faire: une pseudo chronique sur un groupe de musique.
Veuillez agréer, mesdames, messieurs, mes sentiments les plus mitigés.

Qu'est-ce qu'une chronique musicale? Une critique, un avis, une réflexion? Un peu de tout ça, mêlé, je pense. Cela exige aussi un certain professionnalisme tout de même, que je n'ai pas et n'aurait sans doute jamais. Mes maigres connaissances en matière de solfège ne me permettront pas à décrypter objectivement ce que le mec a voulu faire à tel moment. 

Mais si je peux vous donner l'envie d'écouter les petites pépites qui vont suivre, alors j'aurai accompli ma mission.



Reprenons.

Téléchargeuse compulsive, downloadeuse effrénée (oui, c'est mal), je suis de ceux qui peuvent passer des journées entières à explorer des univers musicaux inconnus. Tel Indiana Jones, je me fraie des chemines au sein de cette brousse musicale. Ces découvertes sont parfois fJ'ai des morceaux que je chéris plus que tout et suis capable d'écouter 10 fois de suite. Ceux que j'écoute à des moments précis, pour me rappeler. 

Et les autres.
Je pense que la musique s'apprivoise. Et je trouve ça très intéressant de voir à quel point on écoute sans arrêt, toujours, les mêmes morceaux finalement. Alors, parfois, dans mes bonjours, je ne clique pas directement sur ">>" quand apparaît un titre que j'ai téléchargé il y a deux semaines et que je n'ai pourtant jamais écouté. Je prends le temps, je me fais violence pour ne pas écouter "Blue Jeans" pour la 26ème fois consécutive.
Ça passe ou ça casse.

(ça va? j'ai bien réussi à justifier que cet article va être pourri ? COOL)


Pour "Blockhead", c'est passé, même plutôt bien.


"Insomniac Olympics"
I live life around 2 am nights. I live two lives, The hood. Just to see a little blood.

Bon là, je me suis dit "putain", clairement.
J'ai eu il y a quelques semaines une grosse période Wax Tailor/Sporto Kantes, et Blockhead s'est imposé, comme une évidence.
Puis j'aime bien le type, il a jamais conduit une putain de voiture de sa vie. Comme moi. 


Épaulé par son compère Def Jux emcee Aesop Roc (sisi, j'vous jure), le gus a sorti 5 albums solos dont le magnifique "Music by Cavelight", littéralement : musique à la lumière de la caverne. La particularité de l'album est qu'il est entièrement instrumental. Pas de blabla sur la beauté de la vie et la couleur des sentiments, Blockhead va droit au but. Quelques fragments de samples parlés peuvent être entendus (ce qui rappelle Wax Tailor), des petites voix chevrotantes qui sentent bon le passé et la poussière qui se dépose sur les vieux meubles. Comme si Blockhead déterrait de vieux trésors et nous racontait des histoires à partir de presque rien. Sorcier un peu. Tout au long de l'album, on peut que s'étonner de la variété des genres musicaux exploités (des sons orientaux, du hip-hop pur et dur, du mystique, du rock, de l'indé); bref, il refuse d'orienter tout son travail dans une seule et même direction. Et pourtant, tout coïncide. Les sons de l'"Imbécile" sont le produit d'une recherche poussée de sons bruts, sombres et dépouillés. Sorcier mais scientifique aussi donc. Le piano provoque de l'émotion, la basse rend l'atmosphère presque liquide, et la batterie est toujours là, tapie, à marteler ses angoisses :


Some nights it just gets worse than others.
Some nights, it just, Gets worse.
I feel terrible.
But what can we do?
I don’t know.
It’s just, a feeling I’ve got.
Like, something’s about to happen,
But I don’t know what.


Wikipedia m'indique également que les "scratches" sont d'Omega One, la guitare et la basse de Damien Paris du groupe The Giraffes (toujours plus les mecs...), et le violon de est joué par les mimines expertes de Baby Dayliner. 

La beauté du truc c'est que le mec a réussi à se faire un nom à New York en tant que DJ. Il est même considéré comme un petit génie  lorsqu'il sort "Labor Days".