C'est marrant comme on aime coller des étiquettes sur les gens, comme on leur interdit presque ensuite de sortir de la jolie case qu'on leur avait fabriquée et de contrarier cette sacro-sainte classification qu'on s'est échiné à opérer. Pourtant, je trouve qu'il n'y a rien de plus touchant et admirable que de voir quelqu'un s'essayer à un registre auquel il ne nous a pas habitués. Certes ce n'est pas toujours réussi, mais c'est pas le but qui compte, c'est le chemin.
Le brave Iggy Pop, aka The Godfather of Punk est de ceux qui refusent d'être réduits à une case. Déjà annoncé entre autres par la reprise des Feuilles Mortes, Après, son dernier album sorti le 9 mai dernier, pourrait laisser penser que l'Iguane a mué et laissé sa peau de passenger en route. Il n'en est rien. En reprenant Piaf, Joe Dassin ou encore Brassens avec le très beau Les Passantes, Iggy donne à voir une autre facette de son art, une autre écaille (désopilant n'est-ce pas) de sa personnalité. Parfois maladroites, ces versions n'en sont que plus touchantes, pleines d'une fragilité et d'une mélancolie surprenantes, habitées par la belle voix grave dont l'homme a le secret.
Pour le plaisir de voir Iggy arroser son potager :