samedi 14 juillet 2012

O&R #7 : They'll take care of us.

Plus ou moins volontairement, on a tous déjà entendu ou fredonné "I know you've been hurt by someone else, I can tell by the way you carry yourself, But if you let me, here's what I'll do : I'll take care of you.", étécé étécé. Une bien chouette chanson, moult fois reprise, mais comme on n'est pas des bêtes, on va se pencher un peu plus avant là-dessus.
D'abord, on fait un bon en arrière. 1959, Brook Benton, auteur-compositeur interprète populaire à la fin des 50's-début des 60's (c'est  notamment à lui qu'on doit It's just a matter of time, ou encore Hotel Happiness, repris ensuite chez nous par Sheila avec Le ranch de mes rêves - eh oui) offre cette chanson à Bobby Bland. Ca donne ça : 

Avec I'll take care of you, le brave Bobby offre un morceau de choix à ses comparses. On trouve par exemple une belle reprise par feue Etta James, blues à souhait. Une interprétation majestueuse, jugez plutôt.

Dans la veine "j'ajoute un côté fins fonds du Texas", la version de Van Morrison est plutôt bien placée. En vrac, on trouve aussi Elvis Costello, un hommage vibrant de Mark Lanegan ou encore la version fragile et  très personnelle de Gil Scott Heron, que j'aime beaucoup. 
Cette dernière version, remixée par Jamie xx et devenue I'll take care of U a d'ailleurs été samplée dans le morceau Take Care de Drake et Rihanna. Epi on vous met la version "explicit" parce qu'on est des folles inconscientes, tsé.

Je termine mon panorama avec mes chouchous : Beth Hart et Joe Bonamassa, qui en ont fait un petit bijou. Je vous conseille d'ailleurs leur album Don't Explain, rempli de petites perles empruntées aux grands du répertoire soul et blues. Le morceau de Brook Benton a fait sa vie et donné naissance à des interprétations bien différentes, et c'est ça qu'est rudement bien avec les reprises ma bonn'dame.

mardi 3 juillet 2012

La bande son de l'été

(Titre pas du tout prétentieux, on est d'accord).

J'ai tenté bien que mal de rassembler des morceaux qui m'inspiraient tout ce que pouvait réserver un été à une personne normalement constituée âgée de 19 ans.




La première partie se compose de morceaux assez "lents", mais de plus en plus rythmiques. On commence doucement avec "Obedear" de Purity Ring, avec son intro envoutante, où viennent s'entrechoquer des petites touches électroniques au synthé ou au xylophone Toy's R'us, que sais-je. 

Vient ensuite ma grosse découverte du moment, j'écoute ça en boucle, "Cripple" de la canonissimme Christine et ses Queens (elle mériterait un article) qui "adore être une estropiée" ("I actually enjoy being a cripple" répète-t-elle). Morceau beaucoup trop stylé. 

Un peu plus dans l'air du temps, Electric Guest et leur "Awake", moins tonique que "This Head I Hold", certes, mais non moins efficace. Parfait pour chiller au bord de la piscine/mer.

Beaucoup moins contemporain, Alan Vega qui nous fait swinger, twister, tortiller du boule avec son "Jukebox Babe" qui donne envie de siroter un martini sur une terrasse avec ses potos d'enfance. 

Plus classique voire mythique, le "54-46 Was My Number" des Toots & the Maytals (samplés par Sporto Kantès dans le très cool "Heart"), parfait pour faire voyager ceux qui sont coincés chez eux. Irrésistible. 

On continue le voyage avec "The Anthem" de Onra dont on vous parlait dans l'article précédent. Pas besoin d'en rajouter, perso je vois des chinoises danser devant moi quand je l'écoute.

S'enchaîne le parfait remix de Wankelmut, "One Day/Reckoning Song" qui tourne en boucle dans mes oreilles depuis un mois. Parfait pour l'apéro ou les fins de soirées.

Coeur battant de la playlist, deux morceaux qui font partir loin, "Le Goudron" de YACHT (le chemin est si beau du berceau au tombeau - phrase qui me reste dans la tête depuis la première écoute) et  l'excellent et entêtant "Get Free" de Major Lazer & Amber Coffman (clip totalement fou au passage!). 

Morceau pour les lendemains de soirées ou les départs en vacances, lorsque l'on est sur la route, plein d'espoir pour les instants à venir, "Twenty Miles" de Deer Tick. Un Bon Iver plus rocailleux et péchu.

"PSCHAAAA", saut dans la piscine, les bulles qui remontent à la surface, un flou bleu. L'océan ou le chlore, peu importe, "Black Gold" des Foals nous crie d'aller piquer une tête.

Ceux qui n'ont pas l'air marin apprécieront un morceau plus "terre à terre", avec "Avant les Forêts" du talent compositeur Bertrand Belin ("Sur la peau gelée du lac, je meurs, d'aller").

Incontournable, "Barcelona" de Giulia y los Tellarini, entendue dans Vicky Christina Barcelona de Woody Allen. 

Dernière partie de la playlist, l'été touche à sa fin. Notre cycle de sommeil est totalement fucked up après deux mois d'excès (se lever à 14h après une nuit plus que blanche par exemple), gueule de bois généralisée avant la rentrée (ouuuuh le mot qui fâche). Sentiment très bien retranscrit par Sébastien Tellier avec "Un Narco en Été", entendu dans le film Narco. On se laisse doucement porter.

Revenue au goût du jour grâce à Moonrise Kingdom de Wes Anderson, "Le temps de l'amour" de la belle Françoise Hardy nous fera repenser à nos conquêtes de l'été pour les plus chanceux.

Ceux qui auront passé un été plus tristounet qu'autre chose se consoleront avec la magnifique chanson de Jackson C. Frank, "Milk & Honey" (entendue dans The Brown Bunny de Vincent Gallo). Ça met vraiment du baume au coeur. 


Enfin, l'heure du bilan, les cours arrivent, on retrouve nos habitudes ou en prend d'autres pour ceux qui changent d'endroit. T'es dans ton lit, il est 1 heure passée et tu n'arrives toujours pas à dormir, le coeur plein de promesses et d'excitation; tu cherches, les yeux engourdis, le sommeil avec "New Day" de Jay-Z et Kanye West. 





"Stay with me, never go away"


Le 12 juin sortait le dernier EP de Onra, « Deep in the night ». J'ai pu découvrir un artiste tout aussi génial (c'est-à-dire, bourré de génie) que Blockhead. Même volonté de créer des musiques-collages, livrant des albums talentueux plein de références, d'hommages.

Il faut dire qu'Arnaud Bernard, aka Onra (Arnaud en verlan, vous l'auriez compris sans moi), a un patrimoine génétique emblématique de ce qu'on appelle la mondialisation : né en 1981 en Allemagne, de parents français, son père étant vietnamien. Il a passé son enfance entre l'hexagone et la Côte d'Ivoire, où il pu découvrir un goût accru pour la musique. À 19 ans, il crée ses premiers morceaux.

Le premier morceau que j'ai pu entendre était The Anthem, morceau qui introduit l'album « Chinoiseries » sorti en 2008 après deux ans de travail. En 2006, Arnaud Bernard se rend pour la première fois au Viet Nam, et commence une véritable chasse aux trésors. Au pluriel, oui, puisqu'il se donne pour mission de ramener des sons purement ancrés dans la culture pop vietnamienne des années 60 et 70.


Il ramène en France une collection de 32 morceaux, qu'il mêlera habilement au hip hop. Un deuxième opus sort en 2011, dans la même veine, intitulé « Chinoiseries, pt. 2 », regroupant des morceaux aux influences chinoises, thailandaises et vietnamiennes.

Véritable orfèvre, il a également, successivement, collaboré avec Byron the Aquarius, producteur américain en 2007 (« The Big Payback »), avec la Fine Équipe sur « Boulangerie », et sorti un LP en 2010 bien reçu par les critiques, « Long Distance ».

Je vous laisse sur sa toute dernière chanson, un bijou hip/hop-électro- et ce petit « je ne sais quoi » qui donne envie de monter dans sa caisse et de partir vers une destination inconnue à des heures indues (cf. Drive).




source : http://en.wikipedia.org/wiki/Onra

soundcloud: http://soundcloud.com/onra/
myspace: http://www.myspace.com/onra
bandcamp: http://onra.bandcamp.com/

pour comprendre le titre ---> *