jeudi 26 janvier 2012

Blues Explosion !


Hier soir au Zénith de Paris, il y avait du monde pour accueillir les Black Keys. Patrick Carney et Dan Auerbach, accompagnés depuis quelques temps par un bassiste et un claviériste, ont livré un set certes assez court (aux alentours d'une heure vingt), mais vraiment intense. Malgré quelques inquiétudes à la suite de pauses assez longues -il semble que ce cher Patrick ait mal aux doigts, ce qui ne l'empêche pas d'assurer avec sa frappe de fou- la salle chauffée à blanc est littéralement scotchée devant le show du groupe. On a l'agréable impression que malgré les critiques dithyrambiques qui ont salué leur dernier album El Camino (décembre 2011) et leur carrière désormais -et enfin- bien installée, ils savent rester simples et se tenir éloignés de la dynamique de certains groupes devenus de grosses machines à live (je pense notamment à Muse, mais ce n'est que mon avis). Un certain travail est réalisé autour de la scène : des écrans diffusent tantôt des images de ces routes des Etats-Unis, qui font rêver tout hobo qui s'ignore et auxquelles la pochette d'El Camino fait référence, tantôt des motifs un peu psyché, puis une boule à facettes émerge de l'arrière-scène et un énorme THE BLACK KEYS s'allume à la fin du concert, simple mais efficace. On entend des "Waouh" et des "putaiiiiiin quelle claque !" à la fin de quasiment chaque chanson, et au bout d'un moment, il faut malheureusement penser à la fin. Dan salue la foule par un "everybody come back home safe so we'll be able to meet again" fort sympathique. Au fil de ce set, des moments forts sont à retenir. Je ne me remets personnellement toujours pas ni de Little Black Submarines, avec son intro assurée par Dan seul et sa voix si particulière, ni du final assez grandiose assuré par le duo seul. 


La première partie quant à elle a été assurée par Portugal. The Man, venus d'Alaska et basés dans l'Oregon. Si la foule n'a pas semblé très réceptive à leur set, sans doute trop impatiente de voir arriver sur scène les têtes d'affiche, le groupe a néanmoins semblé prendre plaisir à jouer au Zénith, et à nous gratifier notamment d'une reprise d'All The young Dudes fort agréable. Pour ma part, c'est une jolie découverte : leurs variations de rythme et de références, passant du blues à des riffs plus crus et saturés et la voix parfois presque féminine, quasi féline, de John Gourley m'ont charmée.
Une bien belle soirée donc, et vivement la prochaine !
Je vous laisse avec un clip que j'apprécie beaucoup (ainsi que le morceau qu'il illustre évidemment), ésotérique et Buñuelesque à souhait :

mercredi 25 janvier 2012

I want your love, I, I want... your love !

SHAME.
Quand on commence le film, on ne sait pas particulièrement à quoi s'attendre à part la gueule d'ange de Michael Fassbender. Mais l'attente ne sera pas longue : dès les premières secondes, plongeon dans l'univers de son personnage, Brandon... à poil. Alors que dans la plupart des films les protagonistes n'ont manifestement pas besoin de s'alimenter/se laver/dormir, le début de Shame nous livre Brandon dans une intimité sans baume et projecteurs. Brandon qui va pisser, Brandon qui se branle au bureau, Brandon qui se paye une péripatéticienne (mot compte triple pour éviter de dire p*te). Bref, Brandon est un New-yorkais aisé, surbooké et obsédé sexuel. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si Cissy, sa petite soeur (qui jusque là se contentait de le harceler au téléphone) ne débarquait pas un beau jour chez lui. Après avoir mis un coup de batte de baseball à la charmante Carey Mulligan qu'il avait pris pour un voleur (tout ça sur fond de la chanson super groovy I want your love), il accepte finalement qu'elle reste chez lui. Et c'est là que tout commence. Parce que Shame est finalement bien plus qu'une suite de scènes pornographiques admirablement bien filmées.


<<Slowly.>>


Le vrai sujet du film, c'est cette relation aux allures un brin incestueuse, c'est ce frère qui ne décroche jamais au téléphone et c'est cette sœur qui le regarde et lui dit "sale pervers". Tout s'écroule, parce qu'ils s'étouffent, se comprennent trop bien, parce que c'est dans ses yeux qu'il commence à avoir honte.


<< - I'm trying to help you !
- How are you helping me ? You come in here and you're a weight on me. You're a burden ! >>



La descente aux enfers de Brandon (deuxième moitié du film) est captivante. Avec des allures de drogué façon Requiem for a Dream, il s'échappe de son propre appartement où sa petite soeur exige de régler leurs comptes, d'avoir une discussion ou un câlin (et où, surtout, il ne peut plus se masturber en paix). La suite de Shame c'est : Brandon dans un plan à trois, Brandon qui se fait casser la gueule par le copain de la fille qu'il allume, Brandon dans un club échangiste gay. A vrai dire, c'est Brandon sous une lumière rouge qui perd complètement pied, tout ça à grand renfort de plans fixes et de scènes décortiquées.


<< We're family, we're meant to look after each other. >>

Mais le plus intéressant, c'est sa course. Parce qu'au début, Michael Fassbender court pour s'échapper, ne plus entendre, ne plus voir, briser son souffle. Et puis un jour il se rend compte qu'il aurait peut-être dû décrocher, alors au lieu de courir pour fuir, il file vers quelque chose, vers cette petite chose blonde et déchirée qui lui sert de petite soeur.


<< Brandon, please can you pick up the phone ? >>



Shame, c'est avant tout la souffrance d'un homme qui s'effondre sur les quais de New-York, à bout de souffle. C'est un homme moderne, addict, qui fout tout à la poubelle, magazines, ordinateur et télévision pour essayer de s'échapper. C'est notre monde qui part en couilles, et les Hommes avec. C'est deux acteurs magnifiques et une bande son de fous furieux :



Je ne suis pas sûre qu'il s'en sorte un jour, mais ce film, c'est deux heures de sexe, deux heures qui dérangent, deux heures de violence et je comprendrais tout à fait que beaucoup n'aiment pas ce film, mais il reste à voir, parce qu'il est hypnotisant, outrageant et provocateur.
Un film qui prend aux tripes.

samedi 21 janvier 2012

O&R #4 : Hugo vs Jay-Z

Une reprise assez audacieuse cette semaine avec cette version de 99 Problems de Jay-Z par Hugo, que vous avez pu entendre (si vous êtes allés le voir, ce qui n'est pas mon cas) sur la BO de Sex Friends l'année dernière. Comme on est des oufs, on met la version non-censurée de Jay-Z. Ohlala, quelle audace.




mercredi 11 janvier 2012

Olékeur!

Bonjour bonjour la compagnie!


Playlist composée de chansons pas forcément nouvelles (certaines sont mêmes très vieilles) mais chacune souffleront un vent de fraîcheur sur vos journées.

Des articles plus étoffées sont à venir, stay tuned. (j'y crois)


mardi 10 janvier 2012

O&R #3 : Orelsan vs Mano Negra.

Cocktail (d)étonnant cette semaine, avec la reprise du mythique Pas Assez de toi de la Mano par Orelsan sur le plateau de Taratata. Si le début est un peu hésitant (c'était sa première reprise), il en ressort -je trouve- une certaine fragilité qui colle parfaitement avec l'adaptation qu'il fait de cette chanson. Orelsan arrive à faire passer beaucoup de choses dans sa façon de rapper (si vous êtes dubitatif, cliquez plutôt ici et écoutez -je précise au passage, au vu de ce que j'ai pu lire ici et là à propos des paroles que rien ne sert de dire "ce gars a trop raison"/"ce gars est un taré", cherchez et écoutez un peu SON interprétation de la chose), et il nous le montre encore avec cette reprise. Ecoutez plutôt :

ORELSAN : Pas assez de toi - MYTARATATA.COM
TARATATA N°408 (Tour. le 09/11/11 / Diff. France 2 le 06/01/12)

vendredi 6 janvier 2012

O&R #2 : Matthew Hemerlein vs Ginuwine & Sade

Cette semaine, c'est du deux en un dans Originale&Reprise : Matthew Hemerlein, dont j'aime beaucoup la voix et le travail, reprend du même coup Pony de Ginuwine (véritable chanson à texte, n'est-ce pas) et No Ordinary Love de Sade. Mélange surprenant, mais plutôt réussi. 


(Je crois qu'il est assez délicat de départager ces deux vidéos en termes de mauvais goût, elles se surpassent l'une l'autre, d'un côté sur le terrain de "I'm just a bachelor lookin for a partner", de l'autre "je suis une sirène dans un aquarium en carton-pâte". D'où mon affection pour la reprise de Matthew Hemerlein, simple et sobre).