Hier soir au Zénith de Paris, il y avait du monde pour accueillir les Black Keys. Patrick Carney et Dan Auerbach, accompagnés depuis quelques temps par un bassiste et un claviériste, ont livré un set certes assez court (aux alentours d'une heure vingt), mais vraiment intense. Malgré quelques inquiétudes à la suite de pauses assez longues -il semble que ce cher Patrick ait mal aux doigts, ce qui ne l'empêche pas d'assurer avec sa frappe de fou- la salle chauffée à blanc est littéralement scotchée devant le show du groupe. On a l'agréable impression que malgré les critiques dithyrambiques qui ont salué leur dernier album El Camino (décembre 2011) et leur carrière désormais -et enfin- bien installée, ils savent rester simples et se tenir éloignés de la dynamique de certains groupes devenus de grosses machines à live (je pense notamment à Muse, mais ce n'est que mon avis). Un certain travail est réalisé autour de la scène : des écrans diffusent tantôt des images de ces routes des Etats-Unis, qui font rêver tout hobo qui s'ignore et auxquelles la pochette d'El Camino fait référence, tantôt des motifs un peu psyché, puis une boule à facettes émerge de l'arrière-scène et un énorme THE BLACK KEYS s'allume à la fin du concert, simple mais efficace. On entend des "Waouh" et des "putaiiiiiin quelle claque !" à la fin de quasiment chaque chanson, et au bout d'un moment, il faut malheureusement penser à la fin. Dan salue la foule par un "everybody come back home safe so we'll be able to meet again" fort sympathique. Au fil de ce set, des moments forts sont à retenir. Je ne me remets personnellement toujours pas ni de Little Black Submarines, avec son intro assurée par Dan seul et sa voix si particulière, ni du final assez grandiose assuré par le duo seul.
La première partie quant à elle a été assurée par Portugal. The Man, venus d'Alaska et basés dans l'Oregon. Si la foule n'a pas semblé très réceptive à leur set, sans doute trop impatiente de voir arriver sur scène les têtes d'affiche, le groupe a néanmoins semblé prendre plaisir à jouer au Zénith, et à nous gratifier notamment d'une reprise d'All The young Dudes fort agréable. Pour ma part, c'est une jolie découverte : leurs variations de rythme et de références, passant du blues à des riffs plus crus et saturés et la voix parfois presque féminine, quasi féline, de John Gourley m'ont charmée.
Une bien belle soirée donc, et vivement la prochaine !
Je vous laisse avec un clip que j'apprécie beaucoup (ainsi que le morceau qu'il illustre évidemment), ésotérique et Buñuelesque à souhait :
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