Cette semaine, c'est David's Lyre qui est à l'honneur avec sa reprise de Running Up That Hill de Kate Bush.
vendredi 30 décembre 2011
O&R #1 : David's Lyre vs Kate Bush.
Aujourd'hui c'est vendredi, et j'avais envie d'ouvrir une nouvelle petite rubrique (plus ou moins) hebdomadaire pour mettre en lien une chanson originale et une reprise de celle-ci.
Cette semaine, c'est David's Lyre qui est à l'honneur avec sa reprise de Running Up That Hill de Kate Bush.
Cette semaine, c'est David's Lyre qui est à l'honneur avec sa reprise de Running Up That Hill de Kate Bush.
jeudi 22 décembre 2011
Pete Generation.
Cet album, Future Loops, est bâti autour de l'idée de spontanéité de la création. Tous les différents sons ont ainsi été enregistrés en une seule prise, ce qui leur donne un aspect brut et intact car sans aucune postproduction, respectant le caractère fondamentalement live du beatbox. Chaque enregistrement a de plus été filmé, ce qui permet au PETEBOX de nous faire patienter jusqu'en avril en révélant toutes les deux semaines une nouvelle chanson et sa vidéo, ainsi que le lien pour télécharger le fichier-son. Explication du concept par le principal intéressé :
La première vidéo est sortie hier, je vous laisse la découvrir et l'apprécier. Pour ma part je sens que mes oreilles (et mes yeux) vont se repaître de cette version du titre de MGMT pendant au moins les deux prochaines semaines, jusqu'à la prochaine vidéo...
Pour finir, vous pouvez suivre le planning des sorties et/ou précommander l'album simple ou dans sa version CD/DVD ici. Pour être au fait de l'actualité du bougre, likez sa page facebook, suivez son blog, son tweeter, son site officiel, bref, tout.
Join the Pete Generation. Be a Petenik. (Ouais, je suis désopilante et j'ai raté ma vocation de pubarde)
dimanche 18 décembre 2011
Aperture.
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Heart (1964) |
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Nude With Root Pattern (1972) |
Ce soir, focus sur le photographe Walter Chappell. En guise d'introduction, je vous conseille de cliquer ici afin d'avoir une vision globale, un peu brute, de son travail. Photographiant essentiellement en noir et blanc, on y retrouve l'empreinte de ses mentors, Edward Weston et Alfred Stieglitz. Walter Chappell, décédé en 2000 était un esprit libre. De son vivant, il déménagea une douzaine de fois, se construisit 25 chambres noires et pas moins de 3 maisons. Il peignait également, jouait du piano et écrivait de la poésie; il réalisa même des films. Il a été successivement ostréiculteur, charpentier, constructeur, photographe de stars (Sharon Tate par exemple, à qui il consacra une magnifique série de photographies). Au début des années 1960, Chappell joua le nudiste et l'agitateur social. C'est plus tard qu'il rejoint un cercle de photographes à San Francisco (point de départ de sa rencontre avec Weston). Estampillé "Photographe de la Nature", Walter Chappell voulait montrer que la photographie était un moyen de retranscrire profondément la réalité; la considérant égale à la peinture, la poésie et la musique. Son pointillisme, au moment du développement en chambre noire, traduisait sa volonté de communiquer au public une certaine dureté, à travers des images crues. Nues.
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Dancer (1957) |
Une exposition, qui réunissait des oeuvres datées de 1947 à 1978 à la Gallerie Roth Horowitz à Manhattan, nous faisait découvrir ses déserts, ses rochers pris dans la pénombre, cette photo d'une fougère recourbée posée sur le corps d'une femme enceinte, et, plus surprenant, une photo d'un vagin de femme, juste après une naissance (!).
PS: Au revoir, belle Evora.
vendredi 16 décembre 2011
mardi 13 décembre 2011
C'est la canaille, eh bien j'en suis !
Le problème, c'est que si vous demandez à quelqu'un de citer un artiste de rap français, il est fort probable qu'il pense en premier lieu à La Fouine ou Booba. Or, les talents de lyricistes de ces deux poètes n'atteignent malheureusement pas la hauteur de leur ego. Pourtant le rap, et on ne devrait pas avoir à le souligner, est avant tout une musique à message, la voix d'une rue qui scande sa vision des choses qui - et on ne va certainement pas s'en plaindre - ne se réduit pas à "reste en chien". Heureusement, certains groupes sont là pour se démarquer, nous rappeler ceci et sortir du cliché street = deal-déscolarisation-grosse BM-j'te-baise. La Canaille fait partie de ceux-là.
Découverte du Printemps de Bourges 2007, le collectif de Montreuil livre une musique-manifeste à travers deux albums sortis à ce jour, Une goutte de miel dans un litre de plomb et Par temps de rage. Les textes pointus, affûtés et incisifs sont portés par la belle voix grave et un peu éraillée de Marc Nammour. Les instrus, fruits du travail de Walter Pagliani à la basse, Mathieu Lalande à la guitare et François Malandrin à la batterie, se font le doublon de la colère contenue dans les paroles. Cette indignation se retrouve dans leur nom, issu de la chanson communarde La Canaille écrite par Alexis Bouvier. Finie l'écoute distraite ou la musique d'ambiance, La Canaille vous force à l'écouter attentivement. Elle est la voix de ceux qui en ont assez d'être coupés, séparés, jetés, de la stigmatisation ambiante, du cliché attaché au rap et à l'art de rue en général.
Le savoir est une arme, la voix qui l'exprime en est la munition et des morceaux de gros calibre font plus de bruit qu'une Kalachnikov, les gars de La Canaille l'ont bien compris. Avec leur musique éclectique, ouverte, aux influences rock parmi lesquelles on pourrait citer facilement Noir Désir, ils nous rappellent que le terme d'artiste engagé devrait être un pléonasme.
Morceaux choisis (ce qui ne vous empêche certainement pas d'écouter les albums et surtout d'aller les voir en concert) :
(ce riff de basse quoi)
samedi 3 décembre 2011
Get you dancing with the devil.




Et c'est là tout le talent de The Weeknd : l'ambiguïté dans le bon goût, si bien qu'on se laisse prendre dans la toile de mélodies presque palpables, sur fond de rythmes lents. Adepte des clips osés et sexy, le Monsieur est sans aucun doute un amoureux de la gente féminine et ne souffre finalement aucun autre sujet que l'amour, le sexe et la drogue.
Sans musical faux pas, The Weeknd fait de la sensualité une véritable religion.
Sans musical faux pas, The Weeknd fait de la sensualité une véritable religion.

A écouter absolument :
High for this
Marijuana Girl
Rolling Stone
Lonely Star
&
Material Girl
Et pour finir, ma favorite :
WICKED GAMES.
I left my girl back home,
I don't love her no more
And she'll never fucking know that, these fucking eyes that I'm staring at
Let me see that ass,
Look at all this cash
And I've emptied out my cards too
Now I'm fucking leaning on that
Bring your love baby I can bring my shame
Bring the drugs baby I can bring my pain
I got my heart right here
I got my scars right here
Bring the cups baby I can bring the drink
Bring your body baby I can bring you fame
That's my motherfucking word too
Just let me motherfucking love you
Bring the drugs baby I can bring my pain
I got my heart right here
I got my scars right here
Bring the cups baby I can bring the drink
Bring your body baby I can bring you fame
That's my motherfucking word too
Just let me motherfucking love you
Listen ma, I'll give you all I got
Give me all for this,
I need confidence in myself
Listen ma, I'll give you all of me
Give me all of it,
I need all of it to myself
Give me all for this,
I need confidence in myself
Listen ma, I'll give you all of me
Give me all of it,
I need all of it to myself
So tell me you love me
Only for tonight
Only for tonight
Even though you don't love me
Just tell me you love me
I'll give you all of me,
I'll give you all of me,
Even though you don't love me
Only for tonight
Only for tonight
Even though you don't love me
Just tell me you love me
I'll give you all of me,
I'll give you all of me,
Even though you don't love me
samedi 19 novembre 2011
Tough Games.
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Par Michael Schmelling |
Jeudi soir, c’était l’aftershow Skrillex au Social, avec
SebastiAn, Kavinsky, Kill the Noise et le Snap Crew. Je crois que c’est
inutile de le préciser, mais c’était foutrement énorme.
C’est un truc que j’adore, sentir les basses s’emparer de
moi et faire vibrer de plus en plus intensément ma
cage thoracique, avoir les cordes vocales qui flageollent en rythme, hurler
pour communiquer avec des inconnus que je reverrai jamais de ma vie et à qui j’aurais
jamais parlé autrement. Tu te retrouves dans la salle, avec je sais pas combien
de personnes qui dansent comme des dingues, suent comme des porcs, chantent
comme des casseroles, hurlent comme des groupies, et tu kiffes ça. Tu comprends
le sens de l’expression « profiter de l’instant présent » : t’as
prévu de bosser demain, mais tu t’en fous, la musique te transporte et tu (re)découvres
le plaisir d’être au-dessus de toi-même, d’être quelqu’un d’autre pendant
quelques heures. Tu t’échappes de ton quotidien moisi, une vraie soupape de sécurité.
Concernant la soirée à proprement parler, (au vu de ce que
je viens de vous dire, ne vous attendez pas à une set list ultra détaillée avec
moult détails, c’est pas parce que j’écris ça que j’ai passé la soirée
mon calepin à la main) mais si je vous dis que Skrillex arrivait tout droit de
la Machine du Moulin Rouge où il venait de faire un live, j’imagine que vous
comprenez combien tout ça pouvait être grandement perché. En découlent quelques
petits ratés (Kavinsky qui perd ses disques, c’est moyen-moyen), mais c’est le
jeu. Mention spéciale au set de SebastiAn, qui a en plus fait un bel
hommage à feu DJ Mehdi en mixant le fameux Signatune.
Bref, c’était vraiment grand, je me répète, mais je ne
saurais que trop vous conseiller de vous précipiter dessus la prochaine fois, si
ce genre d’événement a lieu dans vos contrées respectives. Même si en sortant
tu attends le premier métro pendant une demi-heure, même si tu retombes un peu
brusquement, en rentrant t’as Paris pour toi tout seul, ou presque (ou alors c’est
juste mon quartier qui est mort), et ça se savoure.
Petit combo pour la route :
vendredi 18 novembre 2011
mercredi 16 novembre 2011
Sick of the lies.
Un nouvel artiste découvert grâce à mon trip bristolien. Encore un qui a tout compris, encore un qui a tout pour lui. Entre Beatbox, Dancehall, Dubstep et Reggae, MC Xander se paye le luxe d'être un des musiciens-producteurs les plus brûlants de la scène électro anglaise, dans la lignée de Dub FX et autre Beardyman. Engagé, spirituel et un brin provocateur, MC Xander écume les clubs londoniens et nul besoin pour lui de faire ses preuves côté scène. Son album, Eyeopeness (2010), est à son image : envoûtant, puissant et rythmé. Son flow oscille parfaitement entre poésie et argot, il sait raper, chanter, utiliser sa voix en beatbox ou en mix. Et le monsieur a une page myspace, un compte Facebook, et même un site perso. Autrement dit, vous n'avez plus aucune excuse pour ne pas l'écouter. Et comme je vous aime bien, je vous file ma chanson préférée en prime.
samedi 12 novembre 2011
jeudi 3 novembre 2011
"I want to drive you through the night, down the hills..."
Depuis que j'ai vu Drive, la veste Scorpion est devenue une obsession.
La chanson "Nightcall" me plonge directement dans l'ambiance citadine du film. Le bitume, le rose girly, les lumières, le sang et un cure-dent : un parti pris rafraîchissant. J'ai encore en tête les beaux yeux de Ryan qui me fixe, alors que je me redresse de plus en plus, au fond de mon siège en mousse rouge. Ce mec est un tueur, un putain d'acteur. On notera aussi la performance des seconds rôles (Bryan Cranston, pour ne citer que lui). Les (rares) répliques sont magiques, l'esthétisme est à couper le souffle, le temps passe ni trop vite ni trop lentement, les coeurs chantent au rythme de la voix de Lovefoxxx. J'aurai aimé que le film ne se finisse jamais.
Je crois qu'on peut tomber amoureux d'un film.
Pour ceux & celles qui ont vu et aimé Blue Valentine (vous avez toute mon amitié), ce film lui fait écho. Il m'a été quasi impossible de ne pas comparer les couples Ryan/Michelle Williams & Ryan/Carey Mulligan...
Ma scène préférée (entre autres).
PS: Vous m'excuserez, je n'ai pas pu recueillir un entretien détaillé avec Ryan Gosling, à mon grand regret... :)
lundi 31 octobre 2011
Rapture of the depths.
Ce soir, on plonge dans l'inconnu avec John et Peter Sampson, Blake Pearson, Andrew Wright et Jonathon Spittlehouse (et c'est pas une perspective totalement déplaisante, disons-le bien). A eux cinq ils forment Swimming, groupe atypique venu de Nottingham. Porté entre autres par une voix vibrante, aérienne, quasi-féline et parfois éraillée, leur album Ecstatics International est sorti aujourd'hui, et il est drôlement bien. On y retrouve les deux singles Mining for Diamonds et Neutron Wireless Crystal ainsi que plein d'autres chansons (sinon ce serait pas un album ahah) parmi lesquelles Beat Beat of Your Heartbeat et son côté mélancolique, Kid Global et Fire at the Blue Point m'ont pas mal marquée.
Ce que j'aime également chez ces gars-là, en plus de leur musique, c'est qu'il y a un véritable travail artistique qui s'exprime à travers les pochettes, les clips (notamment Neutron Wireless Crystal, vidéos au-dessus) et les collaborations. D'abord, les pochettes, réalisées par Blake Pearson, membre du groupe qui officie également comme graphiste/illustrateur sous le nom de Ginger Koko, portent la patte d'un créateur génial et légèrement barré. Les vidéos suivent la même veine un peu psyché et complètement ésotérique. Et enfin, le groupe collabore avec Dallas Simpson, notamment sur la tournée à travers d'une date en binaural (pauvres de nous, c'est au Royaume-Uni), mais aussi pour la réalisation de performances et clips qui sont à l'arrivée de véritables sculptures sonores (à écouter avec un casque) :
Par ailleurs, le fait que leur album ait un son très ciselé et travaillé n'empêche pas leurs chansons de se défendre très bien dans une formation plus minimaliste et acoustique, ce dont tous les groupes ne peuvent pas se vanter :
Pour finir, deux autres membres du groupes travaillent sur des projets personnels : Peter Sampson est le très bon THePETEBOX (dont j'attends l'album avec impatience, et ça risque d'être long, à mon grand désespoir) et Andrew Wright prend en solo le nom de WeShowUpOnRadar.
Pour en savoir plus :
(certains titres sont en téléchargement gratuit, ces anglais ont décidément tout compris)
jeudi 27 octobre 2011
You'd better run, better run, outrun my gun.

"Pumped up kicks" se lance et je comprend que je viens de découvrir une perle. Aux senteurs de Californie, Foster the People semble passer au travers de ses propres chansons comme un vague rêve que l'on fait allongé dans l'herbe, un soir d'été. Voix modifiées à bon escient, rythmes contrôlés mais entraînants, énergie électrique des chanteurs et pourtant tranquillité dans les chansons.
Foster the People ? Une musique maitrisée mais libre.
Un petit rêve américain.
Foster the People ? Une musique maitrisée mais libre.
Un petit rêve américain.
(et à écouter en pijama, un matin de vacances, un café à la main, c'est encore mieux).
June (depuis un lit douillet, jour de vacances et de pluie).
lundi 24 octobre 2011
Ka mate ! Ka mate ! Ka ora ! Ka ora !

Et défaite pour les Français.
Or, il se trouve que l'arbitrage de Monsieur Joubert est remis en cause. Loin de vouloir trancher sur la question (même si je sais apprécier un match, mon intérêt premier reste celui de m'extasier devant les joueurs super sexy ! - avec une grosse préférence pour McCaw & Whitelock), je remarque juste qu'entre les profils fb et sa page wikipédia, Joubert s'est fait insulté de toutes parts.
Je rappelle que contrairement au foot où on ne compte plus les incidents, une (toute pitite) baffe à l'arbitre avait valu à un joueur d'être suspendu A VIE. De plus, notre équipe française après moult matchs catastrophiques (le commentateur a conclu le match contre les gallois par "Eh bah heureusement que Lourdes, c'est en France !), a fait preuve d'un bel esprit d'équipe et d'un comportement exemplaire hier sur le terrain. Insulter l'arbitre, c'est un peu insulter notre équipe (bien assez grande pour savoir ce qu'elle vaut). Et si on regarde tout le tournois, les Blacks n'ont quand même pas volé la coupe (faut pas exagérer !).
Alors rappelez-vous, mes chers compatriotes, insulter l'arbitre, ce n'est pas très SPORTIF.
mercredi 19 octobre 2011
Polisse : au rythme de la BPM
Hier, je suis allée à l'avant-première de Polisse. Ca fait vraiment un moment qu'on entend parler du dernier film de Maïwenn, d'autant plus qu'il a obtenu le prix du jury au dernier Festival de Cannes, du coup je me suis précipitée pour le voir.
L'idée de Polisse est née dans l'esprit de Maïwenn quand elle est tombée sur un documentaire sur la Brigade de Protection des Mineurs, retransmis sur France 3. Elle a par la suite fait un stage auprès de la BPM de Paris afin d'observer, d'être en immersion avec les policiers, de les côtoyer pour mieux comprendre leur quotidien.
Le film a du coup un côté documentaire, il présente le travail de ces hommes et ces femmes, mais aussi leur vie privée, la difficulté pour prendre des distances avec la dureté des cas qu'ils doivent traiter. Face à ces enfants qui racontent des horreurs -attouchements, pédophilie, maltraitance, viols...- il faut réussir à faire la part des choses, démêler le vrai du faux dans des déclarations qui changent parfois du tout au tout, mais aussi s'accrocher psychologiquement pour ne pas s'écrouler, devenir froid et cynique comme le personnage d'Iris (Marina Foïs). Les horaires sont difficiles, le travail est fatigant, la vie privée et familiale est fragile. Dans cet univers, le groupe devient quasiment un élément de survie : au sein de l'équipe que l'on côtoie tous les jours se créent des tensions, des difficultés de communication, mais aussi des relations simples, fortes, et la pression nerveuse est telle qu'il arrive que l'on craque complètement et qu'on rie pour rien.
Au milieu de ce véritable microcosme se trouve propulsée Mélissa, la photographe un peu BCBG jouée par Maïwenn, chargée de faire un reportage sur la Brigade de Protection des Mineurs. Peu à peu, et grâce aux interventions dures de Fred (Joeystarr), elle va se détacher de la vision misérabiliste du service qu'elle côtoie pour aller vers quelque chose de plus objectif, de plus humain, où les rapports au sein de l'équipe sont présentés davantage que les gosses en larmes et maltraités.
A travers ce film, Maïwenn montre le quotidien d'un service relativement méconnu (la BPM ferait sans doute moins d'audience à la télé que la BRI, la BRB, la PJ ou les Stups, toujours présents sur nos écrans. Il faut croire qu'après sa journée de boulot, le téléspectateur lambda a envie de se repaître de menottes, interrogatoires violents et autres interventions musclées), ses problèmes de moyens et d'équipement, les petits conflits entre les services quand, appelés en renfort sur une intervention, les officiers de la BPM reçoivent l'ordre de n'être que des "figurants", bref, elle nous rappelle quelque chose qu'on a trop oublié à mon sens : le métier de policier est avant tout un métier de contact, un métier humain, et il n'y a pas que des interventions-coup-de-matraque-flashball-en-banlieue. En somme, les émotions sont fortes et contrastées, on rit, on est choqué (on se doute bien qu'un film sur ce sujet n'allait pas être la comédie de l'année hein), et à l'arrivée, c'est un film réussi, porté par des acteurs et une réalisatrice soudés, qui se sont véritablement intéressés à leur sujet.
Attention ! Ceci est une exclue Les Pétroleuses !
Voici la retranscription d'une partie du débat qui a suivi la projection hier, avec l'équipe du film !
Voici la retranscription d'une partie du débat qui a suivi la projection hier, avec l'équipe du film !
Q : Comment s'est organisé le travail des acteurs pour rentrer dans leurs personnages ?
Maïwenn : Je suis tombée sur un documentaire sur France 3 sur la Brigade des Mineurs. Ca m'a vraiment intéressée alors j'ai cherché à les rencontrer et j'ai fait un stage là-bas. J'y étais sans caméra, je ne faisais qu'écrire. J'ai ensuite commencé le scénario. Je suis donc allée à la BPM et j'aurais aimé que les acteurs fassent de même mais ils étaient trop nombreux, d'autant que les policiers étaient réticents à l'idée que l'un d'eux soit joué par Joeystarr (elle sourit)... Je leur ai donc fait faire une semaine de stage avant le tournage. Ils regardaient des documentaires, prenaient des notes, faisaient des mises en situation, le tout encadrés par des anciens de la Brigade des mineurs. Je voulais vraiment qu'ils connaissent le métier, qu'ils puissent poser toutes leurs questions, qu'ils se libèrent de leurs doutes et que leur inconscient soit nourri pour qu'ensuite les choses leur échappent sur le tournage.
Q. : Comment s'est passé le travail avec tous les enfants ?
Maïwenn : J'ai fait un grand casting, j'ai fait le tri parmi les enfants qui étaient trop poussés par leurs parents. Très souvent les enfants les plus intéressants n'étaient pas acteurs, ni très à l'aise devant la caméra, mais ils se laissaient faire. Je faisais très attention à ce que les parents ne soient pas méfiants avec moi. Il y a eu ensuite un combat avec la DDASS pour avoir les autorisations pour faire tourner les enfant : je devais leur remettre un story-board plan par plan, avec des dessins, et ils modifiaient certaines parties... A l'arrivée, j'ai demandé à tous les enfants pourquoi ils avaient envie de faire le film, et bizarrement, il m'ont répondu que c'était parce qu'ils savaient que les histoires avaient vraiment existé.
Q : Les photos prises par Maïwenn pendant le tournage seront-elles publiées par la suite ?
Maïwenn : En vérité, j'avais un peu de mal, en tournant les scènes, à me concentrer à la fois sur les acteurs, sur les caméras, mon jeu et les photos. Du coup, une grande partie d'entre elles sont floues ou peu intéressantes, mais je savais dès le départ que je ne les mettrai pas dans le film
Q : Le scénario a-t-il été écrit pour des acteurs particuliers ? Si oui lesquels ?
Maïwenn : Certains d'entre eux oui, en tout premier lieu Joeystarr. Les autres, j'y pensais, mais sans me dire qu'eux seuls pourraient incarner les personnages, en cas de refus ou autre. Je ne leur en ai parlé que tard, mais on a toujours en tête des acteurs quand on écrit.
Q : Est-ce que ça représente la réalité de la Brigade des Mineurs ?
Romain Rocher : Oui, je confirme, c'est vraiment notre quotidien. Autant dans la vie de groupe on est super soudés, on a des fous rires, et c'est drôle de voir que les gens rient de nos conneries. Les affaires sont les mêmes, aussi touchantes. Il y a une part de cinéma, mais toute petite. Je suis admiratif, quand Maïwenn était parmi nous elle parlait peu, elle posait quelques questions et prenait des notes, mais elle a emmagasiné vachement de détails pour arriver à un tel résultat.
Q : J'ai vu le bal des actrices où vous vous mettiez en scène à l'écran, et ici aussi on vous voit à l'écran, avec l'appareil photo. Quel est le but ici ?
Maïwenn : Je voulais dès le départ écrire une histoire d'amour entre un policier et une femme qui vient d'un milieu opposé de celui du policier, je trouvais intéressant de confronter la bourgeoise, qui regarde la Brigade des Mineurs par un prisme très misérabiliste, et le policier de la Brigade des Mineurs. Et pour justifier la présence de cette femme, il me fallait soit une réalisatrice, soit une journaliste, soit une photographe. J'aurais pu prendre une assistante sociale, mais je trouvais que c'était encore trop proche de la Brigade des Mineurs. J'avais déjà mis en scène une réalisatrice, je trouvais que visuellement c'était pas intéressant de présenter une journaliste, donc très vite je me suis orientée vers l'appareil photo. Ca m'embête un peu qu'on dise "sans arrêt elle a un appareil photo, un peu comme Martine chez les Actrices, Martine à la Police", donc le prochain, j'y jouerait pas.
Q : Pourquoi, alors qu'il y a plein de moments très drôles dans le film, terminer sur une image brutale ?
Maïwenn : C'est marrant, à chaque fois les gens font une projection d'eux-mêmes, selon une posture plus ou moins optimiste. C'est quand même aussi l'histoire d'un enfant qui se reconstruit grâce aux mots du personnage de Marina, on sent que sa vie redémarre, mais à quel prix ? Il s'agissait de montrer que c'est très dur de rester debout au sein de la Brigade des Mineurs, c'est très dur d'être policier dans cette brigade quand on a une vie sentimentale, émotionnelle très fragile, mais ces gens-là, par la force des mots, sauvent des vies.
Q : Après le tournage du film, votre comportement a-t-il changé vis-à-vis de vos enfants respectifs ?
Maïwenn : Non pas vraiment.
Marina Foïs : Bizarrement, j'ai parlé à mon enfant seulement il y a une semaine du fait que certains adultes pouvaient faire des choses pas souhaitables aux enfants, parce que j'ai croisé Romain Rocher et qu'il m'a dit "il faut les mettre au courant enfin !". Donc moi je pense que je vis dans une bulle où les méchants n'existent pas, donc on va changer ça (elle rit).
Maïwenn : Ah c'est vrai qu'il y a un truc qui a changé, c'est au moment de la toilette, ça me fait flipper.
Karin Viard : Moi mes filles, qui jouent d'ailleurs mes filles dans le film, m'ont dit quand elles l'ont vu "c'est marrant, quand t'engueules Marina, c'est comme quand tu nous engueules nous". Faut pas exagérer... Enfin, ça m'a fait réfléchir alors maintenant je leur parle avec des fleurs : "est-ce que tu veux bien ranger ta chambre s'il te plaît ma chérie ?" (elle rit). C'est en ça que ça aurait pu changer les choses, pour le reste je fais ce que je peux.
(C'était très agréable de voir une équipe disponible, même une fois descendue de la scène, pour répondre aux questions des spectateurs, d'être face à des gens soudés et passionnés.)
Polisse, de Maïwenn, sortie le 19 septembre.
(Un jeu de mots foireux se cache dans le titre de cet article, sauras-tu le retrouver ?)
samedi 15 octobre 2011
Et voilà la troisième roue du carosse !
Ouf, voilà mon premier article, j'ai super la pression! Je peux vous dire que j'ai réfléchis pendant des heures à mon sujet, à ce que j'allais dire et finalement je n'en sais toujours rien et j'en suis arrivé à la conclusion qu'il n'y a que trois choses qui m'intéressent dans la vie : Bristol, les tartes au citron et dormir ! (j'ai oublié de vous prévenir : je n'exagère jamais !). J'ai donc décidé de faire une sorte de chaîne des musiques mémorables que j'ai découvert durant mon séjour dans les clubs anglais (à Bristol donc, si vous avez suivi !), notamment les merveilleux artistes de la maison de disques Convoyunltd que j'ai eu pour beaucoup l'occasion de voir en concert (et même de taper soirée dans leurs loges avec eux pour certains !). Alors, c'est parti :
On se retrouve bientôt, June.
jeudi 13 octobre 2011
Berkeley, c'est aussi Parker Street.
Chez les Pétroleuses, comme on n'est pas encore Philippe Manoeuvre, on doit faire comme tout le monde et attendre la sortie des albums pour les écouter (mais on le vit pas trop mal, ça va). Et comme on a une vie du boulot, il y a un petit délai entre la livraison de la galette et celle du post tu vois.
Enfin bref, on l'attendait depuis 2009, et enfin, depuis lundi dernier, RV Salters est de retour avec le nouveau General Elektriks !
Pour mémoire l'agité des claviers nous a offert deux rejetons avant Parker Street : d'abord Cliquety Cliqk en 2003, puis le très bon Good City For Dreamers (2009) dont voici des extraits pour se remettre dans le bain et se rappeler qu'on les écoutait en boucle.
General Elektriks - Tu m'intrigues (Cliquety Cliqk),
que je trouve personnellement follement élégant.
General Elektriks - Take Back the Instant (Good
City For Dreamers). Graphisme complètement fou.
Son dernier album, Good City For Dreamers était une référence à San Francisco, Hervé Salters résidant à Berkeley, c'est à dire juste en face, de l'autre côté de la baie (ça fait rêver). Cette fois c'est carrément dans sa rue, Parker Street donc (pas de piège), qu'il nous donne rendez-vous. En résulte un disque plus personnel, peut-être moins expérimental que les autres mais du même coup plus structuré, moins brouillon. Les éléments qui font l'identité de G.E., les claviers funky et vintage, les beats hip hop sont présents, cette fois entourés de manière plus évidente d'un vibraphone et de synthés jouant tantôt le rôle des cordes, tantôt celui des cuivres. Le chanteur/compositeur/claviériste est en effet un véritable touche à tout, puisqu'il a notamment co-produit le dernier album de Pigeon John, avec lequel il partage entre autres ses influences hip hop, mais aussi réalisé plusieurs bandes originales, comme celle des Beaux Mecs, série diffusée sur France 2 la saison dernière. On retrouve de mon point de vue une certaine influence du cinéma dans cet album, plus encore que sur les précédents, les morceaux étant très visuels, liés à une ambiance parfois lounge, parfois plus tourmentée.
Un disque plein d'images en somme, à savourer dans un cocon, les yeux fermés sur son canapé, pour imaginer pleinement les jeunes héros d'un film vivre à cent à l'heure sur The Spark puis, après douze morceaux, se métamorphoser en un couple chic et rétro dansant au son de Quiet Entertainers, dans une scène un peu mélancolique.
Pour finir, toute l'atmosphère de Parker Street sera évidemment à retrouver en live, et il y a matière à tirer de cet album d'excellents moments de concert. Le spectacle est de plus assuré puisque le claviériste fou ne s'agite pas seulement dans ses clips (et rien que ça me donne envie de débourser quelques dizaines d'euros pour me déplacer sur l'une de ses dates parisiennes).
Vous pouvez retrouver toutes les dates de la tournée ici.
En attendant, voici le premier single, qui donne envie de sauter dans tous les sens pour se réchauffer en attendant l'été.
mardi 11 octobre 2011
Artiste siglé from the IKEA country.
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Paris, 2006 |
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Groningen, 2004 |
C'est en tuant l'ennui que j'ai découvert ce mec fabuleux (j'aime laisser Arte en fond sonore tout le dimanche).
Ces travaux me rappellent ceux de Diane Arbus, photographe pour qui j'ai plus que de l'admiration.
Son univers m'a séduit pour plusieurs raisons.
Comme Cartier Bresson, Petersen ne quitte jamais son appareil photo, un Contax T3; l'appareil fait partie de son corps. On retrouve cela dans des clichés crus, pris à la volée, capturant des instants quasi magiques. Son oeuvre, muy muy prolifique, est rassemblée dans pas moins de 20 livres, structurés et pensés entièrement par le suédois. Très attaché à ses origines, l'artiste a néanmoins fait des émules à Arles où il a exposé et travaillé. De Paris au Café Lehmitz à Hambourg, Petersen ne cesse de chercher l'inspiration et d'essayer de se renouveler.



« L’ancien élève et ami de Christer Stromhölm reste comme toujours attaché à l’humain, à son énigme, à sa solitude et à la profondeur des sentiments complexes qu’il a su mettre en évidence aussi bien à l’hôpital psychiatrique qu’en prison. Pour aboutir à cette profonde « vérité », il vit avec ceux qu’il photographie. Il résume parfaitement le dilemme qui est le sien : « Je sais que pour faire de bonnes photographies, pour être à la distance juste, il faut que j’aie un pied dedans et un pied dehors. Mon problème, c’est que je finis toujours par avoir les deux pieds dedans ! »
Cela date du tout début, quand, en 1967, il s’installe pour trois ans dans un bistrot du port de Hambourg, le café Lehmnitz, hanté par les marins en goguette, les prostituées, les paumés et les alcooliques du quartier. Là, on boit, on danse, on s’aime, on pleure, on chante. Anders vit là, prend des photos au vol et dresse un portrait bouleversant d’une humanité en dérive qu’il aime profondément. Et il révèle, dans des situations de marginalisation, une intensité et une vérité rares des sentiments.
Poète d’un monde souvent noir, raisonnable à sa manière parce qu’excessif, Anders Petersen est en constante prise de risque.»
Cela date du tout début, quand, en 1967, il s’installe pour trois ans dans un bistrot du port de Hambourg, le café Lehmnitz, hanté par les marins en goguette, les prostituées, les paumés et les alcooliques du quartier. Là, on boit, on danse, on s’aime, on pleure, on chante. Anders vit là, prend des photos au vol et dresse un portrait bouleversant d’une humanité en dérive qu’il aime profondément. Et il révèle, dans des situations de marginalisation, une intensité et une vérité rares des sentiments.
Poète d’un monde souvent noir, raisonnable à sa manière parce qu’excessif, Anders Petersen est en constante prise de risque.»
- Christian Caujolle, Agence VU’ Galerie, Photo Poche n°107, Actes Sud, 2006 (pris ici)
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Retrospective |
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Du mich auch, 1967-1970 |
Listen to the silence of sleepless nights.
Two Fingers - Fools Rhythm
Du neuf et de l'intéressant est à venir. Genre une interview d'un jeune artiste Angoumois (with a capital A, tavu). J'dis ça, j'dis rien.
dimanche 9 octobre 2011
mercredi 28 septembre 2011
La force de l'âge, ou le rangement du dérangé.
Tout ça n'est pas vraiment de l'actualité la plus fraîche, mais j'ai relu récemment Mémoires d'un jeune homme dérangé, le premier roman de Frédéric Beigbeder (bon j'avoue, paru en 1990, CA VA). Comme la première fois que je l'ai dévoré, et peut-être plus encore d'ailleurs, je me suis pris une énorme claque. Beigbeder est né en 1965, il avait donc vingt-cinq ans quand il a achevé le manuscrit. Et quand on le lit, ça force l'admiration.
Tout y est, à commencer par cette vision acerbe, sarcastique et ironique de soi (il n'y a qu'à voir la description que fait de lui-même le fameux Marc Marronnier), mais aussi des relations, qu'elles soient amicales ou amoureuses.
Marc Marronnier est lâche, égoïste, m'as-tu-vu et décadent. Il se balade dans la vie comme un gosse de riche sans but qui trouve malgré tout de quoi s'en sortir et assurer son train de vie. Il enchaîne avec indifférence les relations sans intérêt en se demandant qui sera le premier à prendre la peine de rompre. Marc Marronnier est exécrable mais attachant. Marc Marronnier est tout le monde à la fois.
Dans ses confusions d'ivrogne, il a d'incroyables moments de lucidité, énonce des vérités accablantes et touchantes sans avoir l'air d'y croire lui-même, mais où je me reconnaîs immanquablement. Certes je ne vais pas plus régulièrement à des bals costumés XVIII° à Vienne que je ne danse la valse à Venise, mais ceci mis à part, l'incapacité du héros (ou plutôt de "l'anti-héros moderne" comme on dit sur France Culture) à être naturel, à se poser pour écouter ceux qui en valent la peine, à se retirer des mondanités et de ce train-train de représentation pour vivre réellement, tous ces traits me parlent et par certains aspects, je ne peux m'empêcher de m'exclamer dans mes pensées "putain, ce mec c'est moi".
Marc est odieux avec Anne, parce que c'est la seule qui compte et qu'une dose trop importante de ce qu'il voit comme un romantisme coulant, un "sentimentalisme bidon" (qui n'est en réalité qu'une relation relativement courante) le débecte. Il ne sait pas être simplement heureux, peut-être parce qu'avoir de quoi se plaindre et pouvoir déverser un limon de jérémiades dans l'oreille d'un autre, c'est rudement agréable. Pourtant, celle-la, même s'il s'en défend, il ne serait pas contre le fait qu'elle lui coure après dans l'une de ces grandes scènes dramatiques, tu sais, avec grosse averse en option et ruines antiques en arrière-plan. Et justement, remise en question : quand le fêtard invétéré et imbuvable rencontre Anne, c'est une routine bien installée qui s'écroule. Parce qu'Anne est enfin celle qui les réunit toutes (l'amie d'enfance - celle qui est naturelle même au réveil -, la petite fille consciencieuse, la jeune femme coquette, l'amante), Marc Marronnier va laisser tomber ses préjugés, devenir un homme rangé, accepter Anne à ses côtés, et cette fois, les petits mots doux oubliés dans les poches de ses vestes, le brossage des dents avant d'aller au lit et l'odeur des croissants au matin ne lui feront plus peur.
Frédéric Beigbeder - Mémoires d'un jeune homme dérangé (réédité chez La table Ronde).
mercredi 21 septembre 2011
Jessica garde des abeilles.
On avait déjà une série de duos mixtes assez fournie (tels les White Stripes et les Kills, pour ne citer qu'eux)... Il va maintenant falloir compter avec She Keeps Bees, groupe originaire de Brooklyn où, contrairement aux White Stripes, c'est la fille qui porte le pantalon. En résulte une atmosphère différente, tout en gardant ce côté bluesy et charnel qui nous plaît bien dans ces formations : la chanteuse définit le son du groupe par un simple et très juste "I sing until my stomach hurts while Andy beats the shit out the drums".
Après avoir sorti -trop- discrètement Nests en 2008, Jessica Larrabee et Andy LaPlant sont de retour avec Dig On, lui aussi enregistré à la maison en novembre 2010. Pour compléter le tout, l'artwork (un peu étrange) de la pochette a également été réalisé par la demoiselle.
On retrouve dans ce nouvel album la voix chaude, sensuelle même, de Jessica, qui fait parfois penser à celle de Catpower. Tantôt désinvolte, tantôt plus forte, c'est cette voix qui donne son âme à cette série de douze pépites. Parmi elles, on ne peut passer à côté de Vulture, ou encore de See me où la batterie d'Andy crée une atmosphère intense, presque électrique, sur laquelle viennent se poser les exclamations chargées de reproches de sa compagne. Dans un registre différent, le couple nous offre avec Make You My Moon et Calm Walk In The Dark des ballades chaudes aux tons graves et enveloppants dont on ne se lasse pas. Les choeurs assurés par Jessica viennent parfaire l'ensemble. Assez présents sur tout l'album, ceux-ci sont cependant parfaitement dosés, et on évite ainsi d'y voir un trop plein de fioritures qui serait malvenu sur l'album d'une formation minimaliste. Cette voix "doublée" crée l'harmonie sans verser dans la surcharge. L'album s'achève en beauté sur Burn, morceau quasi tribal, où la batterie se fait tambour indien et nous fait décoller.
Dig On est ainsi une alternance de passages implosifs -car tout en retenue malgré tout- et de moments de repos sulfureux, parfois teintés de douleur. La musique de She Keeps Bees est toute en torsions, pleine de contradictions, complexe dans son minimalisme, douce et violente à la fois. Jessica Larrabee s'y promène avec élégance, et inévitablement, on est sous le charme.
Pour partir en voyage sur le dos d'une abeille :
She Keeps Bees - Burn (The Line Of Best Fit Session)
She Keeps Bees - Vulture
Je déclare le bal des posts inspirés et inspirant OUVERT.

Hé oui, la guerre est déclarée.
Humour pourri mis à part, c'est avec une émotion mal dissimulée (je trépignais de voir ce projet se concrétiser, here we are my friends) que j'inaugure les articles de ce blog. On va commencer cette aventure de dingue -dit la fille de dix huit piges qui pense changer le monde le cul sur sa chaise Ikea- avec un de mes derniers coups de coeur du moment... Le très plébiscité "La Guerre est Déclarée". Nonon, je n'avais aucune intention de parler de cette fameuse bataille qui fait rage entre les deux versions de La guerre des boutons (que je n'irai pas voir!). Il s'agit en vérité de cette guerre donzellienne qui a opéré une ascension fulgurante en termes de spectateurs depuis sa sortie. J'en ai entendu des vertes et des pas mûres à propos de ce film, j'ai lu des critiques farfelues, des interprétations étranges alors que ce film est d'une simplicité désarmante. En vérité, c'est un peu plus complexe que cela. A mes yeux, Valérie Donzelli et son cher et tendre Jérémie Elkaïm -qu'on a tendance à éclipser alors qu'il a tout autant participé au scénario du film, ont accouché d'un bijou magnifique, frais et libérateur. Une scène, tout particulièrement, m'a transporté bien loin de mon fauteuil moelleux et de mon quotidien et son lot d'emmerdes. Alors que Break Ya de Yuksek commençait à emplir la salle - et mes tripes par la même occasion, on assistait tous, bouchée bée, à la douloureuse attente de Juliette (jouée par V. Donzelli) alors que son fils subit divers scans et autres sorcelleries. Elle cours, trébuche, s'effondre. Et je me suis effondrée avec. Ouais. Rien que ça.
En tant que fille méga sensible, j'ai chialé et rigolé, et même les deux en même temps. J'ai eu l'impression d'assister à un truc énorme. Il faut savoir que j'y suis allée sans arrière pensée ni appréhension aucune puisque je l'ai vu le jour de sa sortie. Ca m'a fait aussi réfléchir sur le fait d'aller voir un film alors qu'on en a vu 20 fois la bande annonce (qui, selon moi, gâche très souvent la magie des films), qu'on en a déjà écouté la critique sur Le cercle, ou lu l'interview post-tournage (post trauma? - cf Black Swan) des acteurs et réalisateurs.
Toujours est il que ce film m'hante encore aujourd'hui, que je me demande encore où ce jeune couple a su trouvé la force de faire face à la fatalité de la maladie, à la perte brutale de leur innocence, mais aussi, par quels moyens ils réussissent à garder un œil optimiste et lucide sur la vie. Roméo et Juliette sont des gens comme vous et moi, qui ont leur lot d'emmerdes et d'ambitions, qui rêvent beaucoup, les pieds bien au sol.
D'autre part, depuis qu'on annoncé que le film serait sélectionné pour représenter la France aux Oscars, on assiste à un pseudo débat sur la légitimité du film à prétendre à un tel honneur. Je reste sacrément septique à un tel engouement médiatique (c'est pas contre le film, mais plus contre le rôle des médias dans cette affaire), même si il est largement mérité.
Bref, allez voir le film tant qu'il est à l'affiche, ça vaut le détour. Et si vous êtes un gros dur, que les histoires de familles vous saoulent plus qu'autre chose ou que vous êtes a priori contre tous les films-chouchous du moment, dépassez tout ça et filer dépenser utilement vos 4 ou 8 euros.
Et faites comme moi, acheter la B.O.
Nan, jdéconne. Enfin...
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